Interview culinaire d'Hervé

Aaaah, cuisiner !
Mitonner de bons petits plats pour ses proches, les bonnes odeurs de gâteaux cuisant dans le four, les cling ! et les paf ! des couteaux, tranchoirs et autres râpes, tous instruments de torture hautement dangereux mis au service de nos papilles…
Vous aimez faire la cuisine ? Chez KdoClick, on adore !
Et nous avons d’ailleurs sélectionné de sacrés produits pour vous faciliter la vie devant vos fourneaux, comme notre couvercle anti-débordement, un moule magique à mini-pancakes pour ravir les yeux avant la bouche, un ouvre-bouteille hyper pratique

Mais, même si on frétille d’impatience en faisant fondre le chocolat, même si on pleure d’émotion vraie en éminçant nos oignons, il faut tout de même avouer que la cuisine au quotidien n’est pas toujours une sinécure.
Et faire la tambouille pour une famille de 4 personnes ou se la coltiner pour une seule, ça n’a rien à voir ! À part le plaisir, bien sûr.
Mais avant ça, il y a tout le reste : les courses, la chasse au gaspillage, la délicate gestion des restes…

Dans l’équipe, nous avons sous la main deux races bien distinctes de cuisiniers : Hervé (l'un des fondateurs de KdoClick, dit RV), maître d’ouvrage pour les 4 membres heureusement fort coopératifs de sa maisonnée, et Marie-Pierre (dite Mpi), qui ne peut compter que sur sa petite personne pour savoir si son plat est trop salé…
Cuisine version familiale ou version solo ? Nous profitons de cette interview croisée pour leur extirper impitoyablement tous leurs secrets

Honneur au doyen, j’ai nommé RV ! Qui commence déjà par prendre un chemin de traverse et me fait une remarque préalable… ça débute bien !

➤ Coucou, Mpi ! Je veux préciser une petite chose avant de passer à l’interrogatoire : je suis essentiellement un cuisinier du soir.
Hélène travaille très tard et les enfants, le week-end, ne sont pas très matinaux. Tout ce beau monde va plutôt préférer un copieux brunch au gigot-haricots verts du midi.
J’adore, pourtant, organiser un repas en famille le midi : aller très tôt au marché, acheter juste ce qu’il me faut pour la recette, et me mettre en cuisine après avoir bu mon café… Je le fais vraiment très rarement, mais c’est un vrai kif !
Sinon, j’occupe ma journée à préparer ma pâte à pain et faire une petite tarte pour le
tea time (avec l’accent, je te prie, mon épouse est parfaitement bilingue et a l’ouïe d’une chouette lapone !). Allez, je t’écoute !

OK, je note, je note… En précisant tout de même que la chouette lapone est capable d’entendre une proie enfouie sous 45 cm de neige à plus de 100 mètres… ça fait peur, non ?

Bon, revenez dans le rang, Monsieur le cuisinier !

Quelques questions générales...

Quel est ton premier souvenir concernant la cuisine ?

➤ Les gâteaux que nous faisions avec ma cousine dans la cuisine de mes parents.
Les recettes n’étaient pas compliquées :
– Un reste de pâte à tarte
– 2 petits moules
Et nous garnissions avec tout ce que l’on avait sous la main. Un bout de pomme, du Nesquick à la banane ou à la fraise (boisson très à la mode à l’époque et qui a disparu de nos rayons… sans doute très chimique !), du sucre. Bref ! Un étrange mélange pas toujours bon, mais que nous dégustions accompagné de grosses crises de rires tant le goût était surprenant. Nous avions alors une douzaine d’années.

Une tarte au Nesquick-fraise ? Mmmm… Ça laisse songeur… Mais bon, on ne critique pas une madeleine de Proust !

Est-ce que cuisiner tous les jours est une corvée pour toi, ou est-ce que tu y prends plaisir ?

➤ En règle générale, j’aime bien ça. C’est toujours plaisant de voir sa petite famille apprécier le repas du soir.
Mais une question subsiste toujours, du genre « Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ce soir avec ce que j’ai dans le frigo » ou « Mince, j’étais pourtant sûr qu’il me restait des œufs ! » ou carrément « Il y a rien dans le frigo qui m’inspire ou me donne envie. Il faut vite que j’aille faire quelques courses ! »

Oui, et partir faire des courses un soir de novembre sous des rafales de pluie glacée, ça donne plutôt envie de se faire livrer des sushis !

Cuisiner quotidiennement pour 4 personnes, c’est quasiment être chef d’orchestre ! Est-ce que tu as des « trucs magiques », des astuces ? Qu’est-ce qui est le plus compliqué à gérer ? L’organisation des repas, des courses ? La gestion des restes ? S’adapter aux goûts de chacun ?

➤ L’organisation des repas et des courses est certainement la chose la plus difficile à gérer.
Bien sûr, je pourrais faire des menus à l’avance, ainsi que mes courses en conséquence une bonne fois pour la semaine. Mais je fonctionne plutôt au feeling et aux envies de chacun, et ce, parfois le jour même. « Papa ! Tu nous fais une pizza ce soir ? » « OK ! Mais sans tomates, ça vous dit ? »
C’est comme ça que j’ai appris à faire des recettes avec des ingrédients de substitution. La pizza peut devenir une pissaladière, par exemple. Si elle est bonne, personne ne s’en plaindra !

Pour la gestion des restes, il y a un truc qui marche bien, c’est la Tartatout ou Quichatout, suivant la région (lol). On prend les divers restes, on fait un appareil "œufs, crème fraîche, herbes", une petite pâte brisée et hop ! Trente minutes au four, le tour est joué.

J’ai de la chance, car nous avons tous, à un chouïa près, les mêmes goûts. Les enfants ont été habitués dès leur plus jeune âge à manger de tout.
Il est tout de même évident que nous avons tous nos plats préférés, et j’essaie de faire plaisir à l’un d’entre nous dès que l’occasion se présente. Les lasagnes pour Hélène, la pizza pour Lola, le tajine pour Loris… et moi, les trois me vont très bien !

La Tartatout, ça me plaît bien, ça !

Es-tu plutôt salé ou sucré ? Est-ce que tu préfères cuisiner ce que tu préfères manger, ou ça n’a rien à voir ?

➤ Je suis « sacré » donc j’aime les deux, mais si je devais n’en choisir qu’un, ce serait le salé. Je trouve ça beaucoup plus varié et meilleur que le sucre pour la santé.
Sinon, j’essaie d’innover, d’inventer avec des ingrédients que je n’ai pas l’habitude d’utiliser. Je fais aussi des tentatives pour que l’on mange plus sainement et avec un minimum de déchets. Les fanes de radis et de carotte en potage, des gratins de feuilles de blettes… J’adore faire ça, surtout quand c’est très bon, au bout du compte !

Ne te vexe pas, RV, mais je préfère nettement ta Tartatout à tes fanes de radis…

Bon, parlons de tes compétences culinaires...

Quel est ton plat fétiche ? Celui que tu ferais les yeux fermés – enfin, pas avec un couteau… – et que les amours de ta vie te réclament à cor et à cri ?

➤ Je fais rarement un plat les yeux fermés, même pour faire des œufs au plat ! Je réfléchis toujours comment je peux faire différemment pour améliorer une recette ou lui donner une autre saveur.
Parfois, je me transforme en petit chimiste, j’essaie des épices, différentes huiles ou modes de cuisson…
Je ne suis pas du genre à quitter mon fourneau pour laisser cuire, je reste toujours attentif à ce qui se passe. Ça fait d’ailleurs rire ma tribu lorsqu’elle me trouve assis devant mon four en train d’observer la cuisson de mon pain ou de mon cake ! J’ai toujours l’impression que la cuisson peut me jouer un sale tour. J’exagère un peu, mais pas tant que ça….

Alors, mes amours ne me réclament pas tant que ça de leur faire tel ou tel plat. J’entends parfois, au détour d’une conversation à table : « Oh ! Je mangerais bien des légumes farcis… Hummm ! Ça fait longtemps » Il y aura de fortes chances que je réponde à la demande dans la semaine.
Par contre, ça peut se compliquer si ma fille me dit : « Ouais !!!! J’ai envie de goûter un Tteok Manduguk coréen, ça vous dit aussi ? ». Je resterais certainement un peu perplexe, mais je ne dis pas que je ne m’y collerai pas un jour, rien que pour impressionner ma fille…

Ah, le pouvoir de la suggestion… J’aimerais bien essayer un golubtsy, moi… Je dis ça, je dis rien, hein !

Et ton échec le plus cuisant ?

➤ Sans aucun doute, une terrine de lapin aux mirabelles pour Noël, il y a une bonne quinzaine d’années.
On peut parfois rater un plat, mais qui reste mangeable… du moins, avec plus de pain que d’habitude et un bon verre d’eau toutes les 3 bouchées ! Mais là, c’était impossible. Et Dieu sait si Hélène n’a jamais rien refusé de manger que j’aurais raté.
J’avais trop forcé sur la dose d’alcool de mirabelle, du coup ça a empêché la terrine de prendre. Nous nous sommes retrouvés, Hélène et moi, devant une vraie piscine avec des bouts de lapins et de mirabelles qui flottaient allègrement dans un liquide très alcoolisé… Bref, une catastrophe. Mince !
Ça nous avait coûté un bras, alors on a décidé de récupérer ce qui avait l’air comestible. C’est-à-dire… rien : c’était beaucoup trop alcoolisé, à la limite les mirabelles s’en sortaient un peu mieux, mais le lapin était mort une deuxième fois !
On en rigole toujours avec Hélène… « C’est pas très bon ce plat ! Non ? » « C’est quand même bien meilleur que la terrine de lapin aux mirabelles, tu t’en souviens » « Tu parles ! Comment l’oublier ! »

Tout ça pour ne pas avouer que tu as fait ta recette en t’imbibant toi-même d’alcool de mirabelle ! Mais c’est une version originale – pour le lapin – de « On ne meurt que deux fois »…

As-tu quelques astuces pour les cuisiniers et cuisinières de familles nombreuses pour les aider dans leur lourde tâche ?

➤ Houlà ! Je me garderais bien de leur donner des conseils ! Tout est une question de temps, de moyens et des goûts des membres de leur famille. Je serais plutôt du genre à me laisser conseiller.
C’est très facile de dire aux gens : « Cuisinez en grosse quantité le dimanche et congelez les restes pour la semaine. » « Faites une liste de courses. »
Si je me trouvais devant une personne déconfite et démunie, j’essayerais de l’aider et de la conseiller si je m’apercevais qu’elle ne fait pas grand-chose pour optimiser son temps.
Là, je ne peux pas me le permettre, et j’en profite pour tirer mon chapeau à toutes les femmes et les hommes qui font à manger tous les jours, et souvent dans des conditions bien plus difficiles que les miennes. Bravo à vous !

Merci, merci, merci ! Quoi, ça ne me concerne pas ?

Est-ce que tu utilises souvent des épices ? Si oui, lesquelles ?

➤ J’aimerais être un master en épices. J’aimerais connaître beaucoup d’herbes et savoir comment bien utiliser tout ça.
À part ça, j’aime utiliser la muscade, la cannelle, le curcuma, le gingembre, le ras el-hanout, différents poivres… mais aussi « la base des herbes », à savoir : l’origan, le thym, le laurier, et tant d’autres parmi les plus communes.
La moitié du temps, je tâtonne et je teste, mais d’abord sur mes repas personnels avant de les proposer aux miens.

Un diplôme en épices, c’est une idée !

Est-ce que tu as un produit ou un ingrédient fétiche ? 

➤ Mon petit pot de crème fraîche légère semi-épaisse. C’est fou le nombre de fois dont j’ai besoin, ne serait-ce qu’un peu, de cette crème ! Appareil pour quiche, risotto à la fin pour remplacer le beurre – même si je vais faire grogner les pros du risotto qui préfèrent le beurre –, pour une petite sauce au parmesan sur des légumes vapeur, un velouté et tout et tout…

Tenez ! Par exemple, pour mettre une touche de chocolat sur une boule vanille, une ou deux noix de crème, du bon chocolat en poudre, remuez vivement avec une fourchette et le tour est joué en deux minutes ! Vous vous retrouverez avec une petite crème au chocolat que vous déposerez sur la glace ou, éventuellement, à l’intérieur d’une crêpe.

J’ai faiiiiim ! Je veux des crêpes au chocolat !!!

À propos de la collection Cuisine de KdoClick...

Je sais que tu testes tous les produits proposés dans la boutique (si, tous !)… Quel est celui que tu utilises le plus au quotidien ?

➤ Alors, tout simplement, notre presse-agrumes en bois pour préparer mon jus de citron que je bois avec une de nos pailles en acier. Oui, il vaut mieux boire le jus de citron avec une paille pour préserver l’émail de nos dents.
J’aime aussi les passoires pliables parce qu‘elles se rangent facilement, c’est bête, mais ça compte !
Nous ne buvons pas de vin quotidiennement, mais j’attends avec impatience de me servir de notre tire-bouchon à air, il est top et m’a facilité la vie lorsque j’avais ma tendinite au poignet…

Après, l’ustensile que j’adore, mais dont je me sers très peu, c’est le couvercle anti-débordement. Ça marche vraiment bien, mais comme je l’ai dit précédemment, je reste toujours attentif derrière mes fourneaux.
Par contre, pour une personne qui est sur plusieurs fronts (enfant à changer, le coup de balai à passer ou un voisin qui débarque), c’est top et ça évite une catastrophe.
J’en parle en connaissance de cause : une amie qui a laissé déborder l’eau des pâtes nous a décollé le placage d’une porte et d’un tiroir de notre cuisine… Bim ! HS et du coup, les nouvelles pièces ne sont plus exactement de la même couleur… Oui je m’égare, mais avec le couvercle, ça ne serait pas arrivé !

Égare-toi, égare-toi, tu as raison ! Et pour des têtes en l’air comme moi, c’est exactement l’outil anti-catastrophe à garder sous la main !

Bon, avant de te laisser repartir à tes fourneaux, une dernière question pour la route…
Si tu devais partir sur une île déserte avec toute ta famille, quels sont les instruments que tu apporterais pour nourrir ta famille ? Je suis sympa, je ne te donne pas de limites !

➤ Un cuisinier chinois et une plancha !

Xièxie et gracias, RV !

Interview réalisée par Marie-Pierre. 
(Article publié le 16/11/2019)

(Seconde partie de l'interview croisée à retrouver ici)

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